ACALa guerre de 1870 a arrêté net les débuts de l’automobile. Les rares ateliers de mécanique sont réquisitionnés par la guerre. Les hostilités terminées, l’aventure pu enfin reprendre.
 
 

 

C’est du Mans que nous vint la résurrection automobile. A cette époque y vivait le descendant d’une ancienne lignée de fondeurs de cloches originaire de Brévannes dans la Haute-Marne. Amédée Bollée (père) car il eut deux fils, Amédée et Léon, installa en marge de sa fonderie un petit atelier de mécanique. En 1873 naissait sa première voiture à vapeur, l’Obéissante. Par son brevet (n°99574) du 18 août, Bollée s’assurait la propriété d’un système faisant que les roues avant ne peuvent rester parallèles que dans les lignes droites. Le plan des roues directrices étant perpendiculaire aux rayons des courbes dans les virages.

Depuis 1871, les deux départements du Rhin et celui de la Moselle sont annexés à l’Empire Allemand. Afin de rester bien présent sur le marché Français, la firme De Dietrich implantée à Reichshoffen crée une succursale à Lunéville. Gendre d’Eugène de Dietrich puis d’Albert de Dietrich, Edouard de Turckheim en assuma la direction avec l’intention de la céder à ses fils Adrien et Frédéric, qu’il se refusait à voir servir dans l’armée allemande. Dans un premier temps, on y assemble des wagons ferroviaires avec des pièces fabriquées dans l’usine Alsacienne.

Le 9 octobre 1873, Bollée fît le trajet Le Mans-Paris.

En 1878, la ‘Mancelle’, un modèle plus élaboré sans essieu à l’avant mais équipé de deux ressorts est fabriqué en petite série. Les différents brevets d’Amédée Bollée sont achetés pour l’Allemagne par un riche banquier de Berlin du nom de Barthold Aerous qui les exploita de 1880 à 1883. Son audace à vouloir mettre en place des voitures à vapeur dans les transports publics d’Allemagne, d’Autriche, de Suède et de Russie finit par le ruiner.

Gottlieb Daimler est né à Schoëndorf dans le Wurtemberg le 17 mars 1834. Son père, lui-même mécanicien, lui fît donner une solide instruction. On suit le jeune homme de 1853 à 1856 à la Manufacture d’Armes de Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg ; puis de 1857 à 1859 à l’Ecole polytechnique de Stuttgart. En 1860, il revient à Graffenstaden avant de rejoindre pour 2 ans une fabrique de locomotive à Manchester. Ses brevets concernant l’automobile sont au nombre de huit, le plus important fût sans doute celui déposé le 27 décembre 1886 concernant des véhicules à roues mus par un moteur à gaz ou à pétrole.

Bollée, Daimler, Panhard, Levassor, Benz, Peugeot, Serpolet, Forest, De Dion et beaucoup d’autres rivalisent d’ingéniosité. 

1887, première course de 'voitures sans chevaux' entre le pont de Beuilly et Versailles.

En 1894, Pierre Giffard avait en main ‘Le petit journal’. Il organisa le 22 juillet 1894 ce qui peut être considéré comme la première course automobile, le Paris-Rouen. Le Comte de Dion engagea un’ tracteur’ à vapeur. Levassor et Peugeot lui opposaient des véhicules mus par un moteur à pétrole de Daimler. Au rond-point d’Inkermann à Neuilly, 13 voitures à pétrole et 2 à vapeur s’élancent pour un trajet de 126 km. La vapeur arriva première mais le jury considéra que le ‘tracteur’ avait trop de vitesse et insuffisamment de souplesse. Panhard-Levassor et les fils Peugeot furent classés gagnants ex-aequo

.Le petit journal

1895 Paris-Bordeaux-Paris. Le 10 juin, par un soleil radieux, le rassemblement des voitures est fait à Paris, au pied de l’Arc de Triomphe devant une foule énorme. Un à un, les 21 concurrents s’extirpent à petite allure en direction de Versailles, d’où est donné le véritable départ d’un marathon ou se côtoient vapeur, pétrole et électrique. Le 12 juin, après un parcours de 1.200 km, Levassor avec son prototype à pétrole arrive en héros Porte Maillot.

En 1896, Amédée Bollée fils lance sa première voiture à essence. Adrien de Turckheim se montre très intéressé par la perspective de fabriquer ce nouveau modèle.

6 mars 1897, Amédée Bollée fils céde à de Dietrich & Cie le brevet de son prototype. L’usine Lorraine se réserve le marché français tandis que l’usine Alsacienne alimente les marchés allemands, anglais, suisses, belges et autrichiens.

Baron Adrien de TurckheimJanvier 1898. Amédée Bollée, Adrien de Turckheim et un ingénieur participent à la course Paris-Nice. Adrien de Turckheim est un passionné de vitesse et il va piloter ses bolides dans de nombreuses compétitions.

Juillet 1898 Course Paris Amsterdam Paris. La firme De Dietrich y engage quatre voitures, deux d’entre elles arrivèrent troisième et cinquième. Ce succès forge la réputation de la De Dietrich-Bollée dans toute l’Europe. Les commandes affluent et les délais de livraison s’allongent à 20 mois.

14 Juillet 1899. Une De Dietrich arrive première dans la course Mayence-Coblence-Mayence, elle réédite l'exploit la semaine suivante dans l'Innsbruck-Munich.

Le 8 avril 1900 est créé sous la dénomination Automobil Club Von Elsass-Lothringen un club dont le but est de promouvoir l’automobile et d’aider ses usagers. M. Schutzenberger signe les premiers statuts.

 

Creation de l'Automobil Club Von Elsass-Lothringen

Juillet 1900 Adrien de Turckheim s’engage personnellement avec son chauffeur Noirel dans la course Paris-Toulouse. L’équipage se classe 6ème sur 62 voitures inscrites.

 

Sous la pression répétée du gouvernement français, certainement désireux d'exposer aux yeux du monde les réussites techniques et industrielles du pays dans le domaine nouveau de la locomotion automobile, que les Britanniques et les Allemands avaient abordé plus lentement, les délégués français réussirent à convaincre le Comité Olympique d'inclure des épreuves automobiles dans les deuxièmes Olympiades organisées à Paris en 1900 parallèlement à l'Exposition Universelle. Ces concours n’avaient rien de sportif et portaient davantage sur le prix de revient, le confort, la consommation. On organise 16 compétitions automobiles.

Il y a eu pour certains des médailles, pour d’autres des objets d’art et dans tous les cas des remises de prix en espèces en contradiction avec l’esprit olympique et d’une façon générale, il y avait beaucoup de récompenses et peu de concurrents

Voitures de tourisme –Ce concours portera sur la consommation du combustible ou de l'agent d'énergie quelconque employé, sur le fonctionnement du moteur, le confort de la voiture et la facilité de direction.

Catégorie 4 places – Voiture De Dietrich conduite par Adrien de Turckheim  – médaille d’or 

Voitures de livraison – 2 concurrents au départ récompensés par 3 objets d'art; 3 médailles de vermeil; 3 médailles d'argent; 3 médailles de bronze. – Vermeil pour De Dietrich

Camion – 3 concurrents récompensés par  3 objets d'art; 3 médailles de vermeil; 3 médailles d'argent; 3 médailles de bronze. Cette catégorie faisait intervenir le prix d’achat, la consommation..etc    et récompensait le constructeur.

 

Bibliographie

Médiathèque André Malraux de Strasbourg
Archives de la Ville de Strasbourg
Archives de la région Alsace
Archives de l'Automobile Club d'Alsace
Bibliothèque Nationale de France / Gallica
Les Bugatti / Philippe Aubert
L'épopée Bugatti / Ebé Bugatti
 

 

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