vincent collet tnVincent Collet, actuel entraineur de l'équipe de basket de Strasbourg et de l'équipe de France fît une brillante carrière comme joueur au Mans en remportant le titre de Champion de France 1982, avant de devenir l'entraineur du Club Sarthois. Mais au Mans, il n'y a pas que les rillettes et le basket.

 

Il est vrai que la grande taille des basketteurs s'accommode mal de l'étroitesse des cockpits, mais a défaut de s'installer à bord d'un bolide, Vincent Collet a eu l'occasion de vivre les 24 heures du Mans depuis l'intérieur comme panneauteur pour l'équipe de Jean Rondeau.

Pour les néophytes, le panneauteur a pour fonction de renseigner les pilotes de son écurie sur la position, le temps réalisé, les écarts avec les adversaires, le nombre de tours avant de ravitailler etc... 

Bien avant l'heure de la télémétrie, les panneauteurs de toutes les écuries se positionnaient après le virage de Mulsanne (à mi-parcours du circuit, dans une portion relativement lente). Ils disposaient de téléphones pour communiquer avec les stands et notaient les informations sur un panneau qu'ils tendaient au passage du pilote.

La tâche n'est pas aussi simple, surtout s'il fait nuit et que les projecteurs des bolides vous aveuglent. Il faut également être extremement attentif à présenter le panneau à la bonne voiture, la tâche se complique évidemment quand les voitures passent groupées ou lorsque que la pluie ou la fatigue viennent perturber votre attention.

Panneautage a Mulsanne

Aujourd'hui, avec l'informatique embarquée, les pilotes peuvent communiquer directement avec les stands et les ingénieurs connaissent tout de la voiture en direct. Les panneauteurs sont maintenant positionnés devant les stands, le rôle subsiste toutefois pour éviter de  perturber verbalement le pilote. Ce dernier doit rester avant tout concentré sur sa conduite.

Vincent Collet : "J'étais positionné à Mulsanne, mon rôle était de renseigner Michel Ferté de son temps de passage tout en lui transmettant les consignes des stands comme les changements de pilotes qui intervenaient tous les 16 ou 17 tours. Au milieu des années 80, on travaillait chrono à la main mais également à l'oreille. Avec l'expérience on pouvait reconnaitre certaines voitures au freinage avant de les voir. Aux passages des moteurs rotatifs Mazda, je me bouchais les oreilles en revanche les Lancia se voulaient beaucoup plus souples".

 

 

"Pour tenir le coup, on buvait beaucoup de café. Je me rappelle aussi qu'on nous donnait des pastilles à la myrtille pour la vue"

"En 1984, on avait terminé deuxième derrière Henri Pescarolo (Jean Rondeau pilotait cette année-là une Porsche). Un grand souvenir, car à suivre les éditions de l'intérieur, on s'attache vraiment à l'entourage et aux voitures".

Bien avant l'invention des boissons énergisantes, on peut noté qu'il y avait à l'époque des recettes de grand-mères pour rester éveillé et garder l'oeil vif....

 

 

Bibliographie Ouest-France/2004
Crédits Photos / Claudia Cotting, Jean-Claude Hatet et Martin Lee
Un immense merci à René Bozec
 
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