affiche mans78Ian Bracey, courtier en assurances et surtout amateur de sport automobile lance un projet 100% Britannique dont le but est de remporter les 24 heures du Mans. Rivale Britannique du prototype d’Alain de Cadenet, l’IBEC vient au Mans avec pour objectif de bien figurer.
 
 
 
Le projet IBEC (Ian Bracey Engineering Company) se donne 3 ans pour arriver à ses fins.
Alors que d’autres se seraient basés sur un châssis existant, Bracey souhaite partir de zéro ou plutôt de s’inspirer d’une monoplace de Grand Prix pour en faire un prototype d’endurance. Il puise une partie de son effectif directement chez son rival Britannique, Alain de Cadenet. Harvey Postlethwaite, concepteur de l’Hesketh 308 (La voiture de James Hunt) est appelé en renfort pour la conception de la coque en aluminium.

La partie mécanique s’articule autour du V8 Cosworth DFV trois litres et de la boite Hewland FG400 à 5 rapports. Malheureusement, les éléments annexes, en grande partie puisés dans le stock Hesketh, s’avèrent vite inutilisables à cause de leur vétusté. Les retards s’accumulent.
Sous l’impulsion de Chris Witty, nouveau responsable du projet, l’équipe déménage chez LynCar à Slough. A 6 semaines de l’échéance, le temps est compté.

Bob Curl, de Marchant & Cox, élabore une nouvelle carrosserie en fibre de verre basée sur ses recherches menées en soufflerie.
Les budgets initialement prévus, s’avèrent vite insuffisants. Ian Bracey, en homme d’affaires avertis va utiliser ses relations pour subvenir aux besoins financiers. Une blessure à la cheville va toutefois bouleverser ses plans. Dans l’incapacité de piloter lui-même, il recrute Guy Edwards, le pilote qui s’est fait remarquer en extirpant Nicky Lauda des flammes lors du GP d’Allemagne F1 en 1975. Ce dernier va s’avérer être un véritable sauveur car non seulement il amène un moteur de rechange mais surtout il apporte avec lui le soutien financier de la firme Chrysler.
 
 
24 heures du Mans 1978
 
Si la présence de deux gros stickers ‘Chrysler’ sur une voiture motorisée par le concurrent Ford peut surprendre les initiés, que dire du 90 collé à l’arrière droit de la carrosserie ?

Un 90 au Mans !!! La situation prête à sourire quand on connait les vitesses de pointe réalisées dans les Hunaudières. Vu l’âge des membres de l’équipage, sa présence n’a aucun rapport avec un pilote débutant. La photo de Loïc le Clainche nous apporte la réponse.

En entrant en France, la remorque qui transportait l’IBEC se devait d’arborer un 90 pour être conforme à la législation française. Faute d’emplacement sur la remorque pour placer le précieux macaron, le 90 fût apposé directement sur l’arrière du bolide.
 
LeMans 1978 Ibec Hesketh 308LM

Temps des essais – Grob 3’55’’9 – Edwards 3’50’’2 – Bracey (pilote de réserve) 4’34’’5

Avec un temps de 3’50’’2, Edwards place l’IBEC à une honorable 13ème place. Une performance que l’on pourrait même qualifier d’exceptionnelle si l’on compare le budget de ce projet purement amateur avec celui déployer par les usines Porsche ou Renault qui monopolisent les premières lignes de la grille.
 
LeMans 1978 Ibec Hesketh
 
Victime d’ennuis de boite de vitesse puis d’un problème d’allumage, la nouvelle anglaise perd pourtant pied peu à peu.
19ème à la fin de la cinquième heure
33ème à la 6ème heure
Tournant avec des chronos de 4 minutes au tour, la n°19 n’occupe pas une place à la hauteur des ambitions annoncées.

Dimanche matin à 9h22, l’Ibec pilotée par Grob s’immobilise au poste 55.Le Cosworth a rendu l’âme.(bielle cassée).
Meilleur temps en course – 3’57’’11 (207.102 km/h)

Vitesse Max dans les Hunaudières – Edwards 309 km/h
 
Photos
Merci à Loïc le Clainche et Jean-Pierre Dromain pour les clichés
 
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