Jean-Pierre BeltoiseNé le 26 avril 1937 à Boulogne-Billancourt, Jean-Pierre Beltoise était un habitué des 24 Heures du Mans. Entre 1963 et 1979, il disputa l’épreuve à quatorze reprises, dont huit au volant de Matra mais aussi deux fois sur Inaltera et René Bonnet puis une pour Ligier et une pour Rondeau.

 

 

 

Jean-Pierre Beltoise possède un palmarès moto impressionnant et inégalé en France.

 
Courant parfois dans la même journée sur plusieurs marques et cylindrées différentes et s'offrant plusieurs fois le grand chelem. Par exemple en 1962 au critérium M.GF à Montlhéry Jean-Pierre est vainqueur 4 fois le même week end en 125/175/250 et 750 cc.
 
Entre 1961 et 1964 il obtiendra 11 titres de champion de France dont 2 national et 9 international. Il a couru sur MORINI, BULTACO, AERMACCHI et MATCHLESS.
 
En 1962 il partage les podiums avec les plus grands, Redman, Philis, Mc Inkyse, il est déjà un grand champion, la France ne le sait pas encore.
 
En 1963 il gagne Montlhéry International et les 24 heures du Mans Moto.
 
 
JP Beltoise se lance alors dans les compétitions automobiles.
 
Aux 24 heures du Mans 1963, Il remporta la victoire à l’indice de performance dès sa première participation, au volant d’une René Bonnet Aérodjet LM6.
 
Le 4 juillet 1964 lors des 12 heures de Reims, Jean-Pierre dérape sur une flaque d'huile et perd le contrôle de sa René Bonnet. Le pilote s'en sort micaculeusement mais doit subir 10 mois d'hospitalisation et verra son bras gauche bloqué au niveau du coude.
 
Le handicap ne l'empêche pas de revenir, ni de briller. Champion de France F3 en 1967, il accède à la F2 puis à la F1. Il signe 3 podiums et accède à la 5ème place du Championnat du monde F1 en 1969.
 
 
JP Beltoise en Formule 1
 
En Formule 1, sa carrière s'est étalée sur neuf saisons entre 1966 et 1974 : il a obtenu huit podiums (une victoire à Monaco), trois deuxièmes places (Pays-Bas, France, Afrique du Sud), et quatre troisièmes (Espagne, Italie (2), Belgique) et totalisé 77 points. Il gagnera deux autres courses de F1 mais hors championnat.
Il restera à jamais comme le vainqueur d’un Grand Prix de Monaco de Formule 1 homérique en 1972 – sa seule victoire dans la discipline en 86 GP – disputé sous la pluie et gagné dans le baquet d’une BRM.
 
 
JP Beltoise en sport prototype,
 
Grand amateur de sport-prototype, s’il ne décrocha jamais le Graal manceau, Beltoise remporta toutefois 12 victoires en endurance.
 
De 1966 à 1974, Beltoise fit partie de l’aventure Matra partageant les voitures bleues avec des personnages aussi rapides et réputés que lui : Johnny Servoz-Gavin, François Cevert (dont il était le beau-frère), Henri Pescarolo, Chris Amon ou encore Jean-Pierre Jarier.
 
Le 10 janvier 1971, lors des 1 000 km de Buenos Aires, manche du championnat du monde des voitures de sport, Jean-Pierre Beltoise tombe en panne d'essence et pousse sa Matra 660 en direction des stands. Masqué par la Ferrari de Mike Parkes qui le précédait, Ignazio Giunti percute de plein fouet l'arrière de la Matra. La violence de l'impact et l'incendie qui s'ensuit ne laissent aucune chance à Giunti, qui décède dans l'accident. À son retour en France, Beltoise est provisoirement suspendu par la FFSA avant de lui restituer sa licence le 7 avril 71.
 
L’épopée Matra terminée, Beltoise continua au Mans avec Ligier qui reprenait alors le flambeau bleu de France puis les Inaltera construites par Jean Rondeau avant de participer une ultime fois au volant d’un prototype portant le nom du pilote constructeur manceau en compagnie d’Henri Pescarolo dont il était très proche.
 
Ardent défenseur de la sécurité sur les circuits, ses prises de positions concernant le circuit du Mans firent de lui un pilote plutôt impopulaire dans la Sarthe.
 
Malgré 14 participations aux 24 heures du Mans, jamais il ne parvint néanmoins à gagner la course, son meilleur classement étant une quatrième place décrochée en compagnie de Piers Courage en 1969 dans le baquet d’une Matra MS 650. Il remporta la victoire à l’indice de performance en 1963 puis la catégorie GTP sur une Inaltera en 1976.

Une fois sa carrière de pilote terminée, Jean-Pierre Beltoise devint un fervent défenseur de la sécurité routière. Il s’est éteint le lundi 5 janvier à Dakar, des suites d’un AVC puis d’une hémorragie cérébrale l’ayant plongé dans le coma depuis le 2 janvier dernier.

Ses deux fils, Anthony et Julien ont hérité de sa passion pour le sport automobile, Anthony participant lui-même à trois reprises aux 24 Heures du Mans.

 

Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest: «C’est une immense figure du sport automobile français qui nous quitte. Jean-Pierre restera à jamais ce pilote flamboyant, si fier de porter les couleurs de son pays et participant au renouveau des équipes françaises lors des années 60 et 70. Il prit part à une période parmi les plus emblématiques des 24 Heures du Mans en se donnant sans compter pour Matra, Ligier ou encore Rondeau. Jean-Pierre Beltoise fait non seulement partie de la légende du sport automobile mais il a surtout grandement contribué à l’écrire.»

 

 

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