2017 51L’équipe AF Corse a été créée et est dirigée par l'ancien pilote Amato Ferrari, sans aucun lien de parenté avec Enzo Ferrari, bien que son écurie engage des voitures du Cheval Cabré pour le compte de l’usine.
 
 
Débutant une activité de team-manager en 1995, Amato Ferrari est choisi pour organiser le Trophée Maserati de 2003 à 2005. C'est en 2004 que l’écurie AF Corse apparaît sous les feux de la rampe lorsqu'elle est chargée de faire débuter la Maserati MC12 en compétition. Sur quatre courses, AF Corse en remporta deux, à Oschersleben (Allemagne) puis Zhuhai (Chine). En 2005, l'équipe se rabat sur le championnat italien, remportant le titre GT3 avec une Maserati Trofeo Light. Depuis, elle a disputé avec succès le Championnat FIA-GT avec une Ferrari F430 GTC, qu'elle a fait triompher en 2006 en GT2 aux 24 Heures de Spa-Francorchamps et au terme du Championnat avec Jaime Melo et Matteo Bobbi. Un succès qui lui vaut une invitation aux 24 Heures du Mans, épreuve qu'elle découvre donc en 2007, y glanant une 22e place au classement général (4e en GT2), avec les pilotes et sponsors de JMB Racing. La formation AF Corse s'est surtout illustrée en remportant un nouveau titre GT2 en FIA-GT, avec neuf victoires sur dix courses. Performance renouvelée en 2008 avec Bruni/Vilander, victorieux à cinq reprises. L'équipe connaît moins de réussite aux 24 Heures du Mans, où Vilander/Biagi/Montanari sont trahis par leur direction. En 2009, AF Corse défend de nouveau les intérêts de Ferrari en FIA-GT, remportant le titre Equipes GT2 grâce aux trois victoires de Bruni/Vilander, dont les 24 Heures de Spa. Au Mans, Bruni/Perez Companc/Russo ne peuvent faire mieux que 26e (6e GT2).
 
En 2010, avec le renfort des anciennes stars de la Formule 1 Giancarlo Fisichella et Jean Alesi, AF Corse découvre les Le Mans Series avec bonheur, ses deux meilleures voitures se classant aux 2e et 3e places en GT2. De plus, l’écurie italienne apporte une contribution importante à la conquête du titre constructeur GT2 de l’ILMC en 2010. Enfin, la meilleure de ses voitures (Alesi/Fisichella/Vilander) termine les 24 Heures du Mans à la 16e place (4e en LM GT2).
 
2011 voit l’écurie AF Corse engager deux voitures sur l’intégralité du calendrier ILMC : une toute nouvelle F458 Italia en LM GTE Pro (avec Fisichella et Bruni, renforcés par Kaffer à Sebring et Vilander au Mans) et la F430 de la saison précédente pour Perazzini et Cioci en LM GTE Am. La saison 2011 a été celle de tous les succès ou presque pour le représentant officiel de Ferrari dans une catégorie où les courses étaient à couteaux tirés. Dans sa catégorie, le tandem Fisichella-Bruni a gagné quatre des sept épreuves disputées, offrant sans coup férir le titre Constructeurs GTE à Ferrari et celui réservé aux écuries LM GTE Pro à AF Corse. Moisson identique en Le Mans Series, assortie du titre Pilotes pour les deux anciens pilotes de F1 que sont Gianmaria Bruni et Giancarlo Fisichella, classés à égalité. Seule manquait finalement la victoire aux 24 Heures du Mans, la plus véloce des Ferrari cédant derrière Corvette.
 
L’écurie transalpine remonte évidemment à l’assaut en vue de la nouvelle saison tant aux 24 Heures du Mans qu’en Championnat du Monde d'Endurance (WEC). Elle a aussi musclé son dispositif avec une deuxième F458 Italia, confiée aux véloces Bertolini/Beretta (et Cioci sur les longues courses), le Monégasque étant un des piliers de Corvette les saisons précédentes. Le début du calendrier n’a pourtant pas été à la hauteur des espoirs de ces grands favoris : Fisichella/Bruni/Vilander abandonnent à Sebring alors que Bertolini/Beretta/Cioci échouent sur le fil derrière BMW et Corvette malgré une bagarre insensée en piste. A Spa, toujours pas de victoire, mais une deuxième et une quatrième places derrière la Porsche officielle. Revanche au Mans pour les fougueux jockeys du Cavallino. De nouveau, la bagarre a été intense au sein de la catégorie LM GTE Pro et les Ferrari sont venues à bout de la domination Corvette, la référence en GT des années 2000. Son équipage de pointe, Fisichella/Bruni/Vilander s’impose in fine. Grâce à AF Corse, Ferrari poursuit sur sa lancée en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) gagnant toutes les courses suivantes à l’exception de celle de Fuji ! La Coupe Endurance FIA Constructeurs GTE et le Trophée Endurance FIA Equipes LM GTE Pro tombent dans son escarcelle.
 
Avec des ambitions identiques pour 2013, le japonais Kamui Kobayashi vient grossir les rangs de l’écurie avec son expérience de la F1 chez Toyota et Sauber F1. Défaites par Aston Martin à Silverstone, les Ferrari officielles arrivent au Mans auréolées d’une victoire à Spa. Les 24 Heures du Mans 2013 ne vont pas sourire à l’écurie transalpine, à l’image de la course contre la montre engagée pour réparer la n°51 endommagée lors de la Journée Test. En course, Ferrari doit observer à distance la bataille entre Porsche et Aston Martin et ne peut rééditer son exploit de 2012. Les deux F458 Italia terminent derrière Porsche, Aston Martin et Corvette, mais marquent des points précieux au classement du Championnat du Monde. Bruni et Fisichella repartent à l’assaut du titre en s’imposant au Brésil, mais pour l’épreuve finale de Bahreïn, AF Corse a séparé son équipage de pointe afin de maximiser les chances d’être sacré pour l’un d’entre eux. Le sort décidera qui, entre Gianmaria Bruni et Giancarlo Fisichella décrochera la Coupe Endurance FIA des Pilotes GT : ce sera le premier, à cause d'une roue récalcitrante sur la voiture que Fisichella partage avec Kamui Kobayashi. Sans cesse sous la menace, de Porsche, 'Gimmi' Bruni, passé maître dans l'art de boucler un tour rapide en qualifications, et Toni Vilander filent vers la ligne d'arrivée qu'ils franchiront en vainqueurs, offrant la Coupe Endurance FIA Constructeur GT à Ferrari et le Trophée Equipe à AF Corse, comme en 2012. Toni Vilander et Kamui Kobayashi, toujours placés sauf à Interlagos (Brésil), suite à un incendie, ont aussi largement contribué à la Coupe Constructeur.
2014 voit l’arrivée de deux nouveaux pilotes de pointe chez AF Corse : l’Italien Davide Rigon (premier champion de l’histoire de la défunte Superleague Formula) et le Britannique James Calado, venu des GP2 Series et pilote de réserve en F1 chez Force India en 2013. Ils remplacent Kamui Kobayashi, reparti en F1, et Giancarlo Fisichella, qui complète tout de même l’équipage de la n°51 avec Toni Vilander et Gianmaria Bruni pour les 24 Heures du Mans. Le Monégasque Olivier Beretta rejoint pour sa part  l’équipage de la n°71. Le scénario du début de saison en Championnat du Monde d'Endurance de la FIA est identique à celui de 2013, puisque les Ferrari 458 Italia s’imposent à Spa face à Porsche et Aston Martin, ratant de peu le doublé.  
 
Au 24 Heures du Mans, il a fallu composer avec un adversaire supplémentaire, l’équipe Corvette Racing qui alignait pour la première fois la nouvelle Corvette C7.R. De nouveau, la lutte est magnifique dans cette catégorie, mais le bras armé de Ferrari en endurance gagne une nouvelle fois grâce à la n°51 et la magnifique complémentarité de Bruni (3e victoire de catégorie au Mans), Fisichella et Vilander (2e victoire de catégorie au Mans pour les deux). AF Corse signe deux victoires de plus en FIA WEC et rafle une nouvelle couronne, la 3e en trois ans !
 
Insatiable, l’équipe AF Corse repart à l’assaut en 2015 avec des équipages quasi inchangés : Bruni/Vilander disputant la saison sur la 51 et Calado/Rigon sur la 71. A Silverstone, AF Corse termine aux première et troisième places en LM GTE Pro, mais marque le pas à Spa. La 51 victorieuse au Royaume-Uni écope d’un stop & go et la 71, d’un drive through. Avec les renforts de Fisichella (sur la 51) et de Beretta (sur la 71), l’écurie rouge est de nouveau la grande favorite des 24 Heures du Mans quand bien même les autres structures d’usine ont bien progressé. Le double tour d'horloge sarthois sera toutefois à l’image de la saison 2015 : des équipages souvent placés, mais rarement gagnants alors qu’ils ont monopolisé quatre pole positions sur huit. En effet, alors qu’elle échangeait la position de leader avec la Corvette C7.R rescapée au gré des ravitaillements, la Ferrari n°51 est soudain poussée dans son stand : problème de boîte de vitesses. Après réparation, le trio Bruni/Vilander/Fisichella reprend la piste en 3e position. Une position qu’il conservera jusqu’à la ligne d’arrivée, tandis que la voiture sœur de Rigon/Calado/Fisichella monte sur la deuxième marche du podium de la catégorie, mais prend les points de la victoire pour le FIA WEC, puisque la Corvette victorieuse n’y participe pas. Au Nürburgring, c’est l’électronique qui trahit le tandem Bruni/Vilander et à Austin, une porte récalcitrante aura raison des espoirs de victoire, alors que la paire Rigon/Calado monte sur la troisième marche du podium par deux fois. La délivrance vient à Fuji avec, enfin, une seconde victoire de catégorie pour les vainqueurs de la Coupe des Pilotes GT en titre, la voiture sœur s’arrogeant une nouvelle fois la 3e place. Bien qu’ils terminent la saison par deux deuxièmes places, Gianmaria Bruni et Toni Vilander ne peuvent conserver leur coupe et Porsche rafle les trois couronnes en jeu. Elle qui en a tant accumulé, la Ferrari 458 Italia ne terminera pas sa carrière en LM GTE Pro par un succès…
 
Ferrari a en effet décidé de remplacer la 458 Italia, qui arrivait en fin de vie, par la 488 GTE dès 2016 afin d’avoir une monture conforme au nouveau règlement technique LM GTE Pro entré en vigueur en début d’année. Si la nouvelle arme du constructeur italien a connu une entrée en matière difficile sur le continent américain lors des 24 Heures de Daytona et des 12 Heures de Sebring, elle a fait une arrivée tonitruante en FIA WEC : deux courses, deux victoires de catégorie avec des équipages remaniés. Toni Vilander a traversé l’Atlantique et AF Corse a accueilli Sam Bird, l’un des vainqueurs du Trophée Endurance FIA des Pilotes LM P2 en 2015. Le Britannique a rejoint Davide Rigon sur la 71, tandis que son compatriote James Calado officie désormais avec Gianmaria Bruni dans la 51. Quelle entrée en matière pour le nouveau pilote officiel Ferrari puisque le tandem anglo-italien de la 71 s’est imposé à deux reprises. Si le duo de la 51 a offert un doublé à son employeur au Royaume-Uni bien qu’il ait écopé de trois minutes de pénalité pour avoir changé son moteur avant la course, il a été contraint à l’abandon alors qu’il avait course gagnée dans les Ardennes belges, un souci mécanique ayant surgi à moins de dix minutes du drapeau à damier.
Ce sont aussi des soucis mécaniques (surchauffe moteur et jante cassée) qui ont conduit à un zéro pointé retentissant aux 24 Heures du Mans. Toutefois, AF Corse n'enregistrera qu'un seul abandon au cours de l'année et la (relative) baisse de régime du duo de la voiture n°71 après les deux premières manches sera compensée par la montée en puissance du tandem de la voiture sœur n°51 dès les 6 Heures du Nürburgring.  
 
Certes, Ferrari devra se contenter d'une seule victoire supplémentaire, avec un doublé dans les monts de l'Eifel, mais au moins une 488 GTE atteindra le podium à l'issue de chacune des six dernières épreuves de 2016. Une constance qui permettra au constructeur transalpin de ravir la couronne des Constructeurs GT à Porsche en fin d'année.
 
LeMans 2017 pesage Ferrari AF Corse
 
La saison 2017 de Ferrari débute par un coup de tonnerre avec le départ inattendu de son pilote vedette pour le rival Porsche, mais le constructeur transalpin, malin, prive Gianmaria Bruni de FIA WEC et de 24 Heures du Mans en le libérant fin juin, après la course. La défection de "Gimmi" Bruni contraint Ferrari à lui trouver un remplaçant. Après une séance d'essais, le "Cavallino Rampante" jette son dévolu sur Alessandro Pier Guidi, venu épauler le duo Bruni/Calado dans la Sarthe l'an dernier et choisit de poursuivre avec la paire Rigon/Bird dans la voiture n°71. Une bonne décision puisque ces derniers, cinquièmes en LM GTE Pro à Silverstone, ont offert la victoire à Ferrari à Spa-Francorchamps. Mieux, la deuxième place de Calado/Pier Guidi, la même position qu'au Royaume-Uni, permet à Ferrari d'enregistrer un doublé après… avoir eu très chaud ! Les deux 488 GTE ne se sont pas quittées pendant les six heures de course, Sam Bird et Alessandro Pier Guidi allant même au contact, et offrant un spectacle magnifique. Reste à espérer que le scénario du début de saison 2016 ne se reproduira pas cette année et que Ferrari, qui veut à tout prix coiffer la première couronne mondiale décernée par la FIA aux constructeurs et pilotes GTE, renouera avec la victoire mancelle après trois ans de disette…
 
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