Classement LM P2 des 24 heures du Mans 2014
Troisième victoire en 4 ans de l'équipage Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer.
 
 
 

 

Ce troisième succès en effet acquis après avoir subi un gros pépin technique qui aurait pu leur coûter la victoire sans les pépins subis par leurs adversaires.

Les constructeurs ont beau consacrer l’année entière à préparer les 24 Heures du Mans, rien ne s’y passe jamais comme prévu. Samedi, après seulement 90 minutes de course, une violente averse semait la confusion dans la ligne droite des Hunaudières, provoquant un accident en chaîne qui éliminait l’Audi n°3 de Marco Bonanomi et retardait inexorablement la Toyota n°8, alors pilotée par Nicolas Lapierre.

Une fois le beau temps revenu, la victoire semblait longtemps promise à la Toyota n°7 qui, à la mi-course, comptait presque un tour d’avance sur la meilleure Audi. Pourtant, quelques minutes plus tard, le prototype japonais s’immobilisait au virage d’Arnage : panne de faisceau électrique. « Cela m’arrache le cœur […] Je ne sais pas quoi dire » lâchait seulement son pilote Kazuki Nakajima.

Dès lors, le public a bien cru en une 10e victoire de Tom Kristensen, solidement installé en tête avec ses équipiers Lucas di Grassi et le surprenant Marc Gené, incroyablement performant au volant d’une Audi R18 qu’il ne devait pas piloter cette année (l’Espagnol avait été appelé à remplacer Loïc Duval suite à l’accident de ce dernier mercredi). Pourtant, peu après 11 heures, l’Audi n°1 s’immobilisait une première fois dans les Hunaudières, repartait comme si de rien n’était, puis se trouvait de nouveau en difficulté quelques minutes plus tard… Panne de turbo.

Incroyable : pour son grand retour dans la catégorie reine, Porsche prenait alors la tête ! S’en suivait une lutte à coup de dixièmes de secondes entre Mark Webber (Porsche n°20) et André Lotterer (Audi n°2)… Mais à deux heures de l’arrivée, la mécanique de la Porsche rendait l’âme. S’il ne récolte pas les fruits de son travail, le constructeur allemand aura marqué les esprits.

De cette hécatombe, émergea alors l’Audi n°2, celle de Fässler-Lotterer-Tréluyer, retardée dans la nuit, elle aussi, par un problème de turbo. L’équipage remporte sa 3e victoire après celles de 2011 et 2012 ; Audi sa 13ème !

Derrière, l’Audi n°1 pointe à 3 tours alors que Toyota parvient à sauver la mise avec un podium pour Davidson-Lapierre-Buemi. A la quatrième place, l’équipe Rebellion est récompensée par la course régulière du trio Prost-Heidfeld-Beche.

 

Dr Wolfgang Ullrich (Directeur Audi Motorsport) : « Après les deux premières manches du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, nous n’étions pas favoris, mais ce n’était pas la première fois que nous connaissions cette situation. Il a donc fallu trouver des solutions pour rouler 24 Heures durant sans soucis, sans accident, sans accrochage, et en passant un minimum de temps au stand. Il était impossible de suivre le rythme de la Toyota n°7 jusqu’à son abandon. Les temps au tour se sont resserrés mais elle était impossible à rattraper. Et finalement, ce qui fait la spécificité des 24 Heures du Mans est arrivé : des problèmes pour les uns et pour les autres. »

Marcel Fässler (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1) : « Pendant la nuit, nous avons essayé de mettre le plus de pression possible sur la Toyota de tête. Lorsqu’il a fallu changer notre turbocompresseur, c’était moi qui étais dans la voiture. Je me suis alors dit que nos cinq tours perdus étaient impossible à rattraper et que nous ne pourrions jamais revenir. »

André Lotterer (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1) : « J’étais avec Benoît quand j’ai appris qu’il fallait changer le turbo. Nous étions d’autant plus déçus que c’est une pièce qui ne casse jamais. Dans notre stand, j’ai vu les mécaniciens très motivés autour de notre voiture. Eux, ils savent que Le Mans, ce n’est fini que lorsque le drapeau à damier est présenté. Et ensuite, quand nous avons repris la piste, je me suis fait plaisir au volant. »

Benoît Tréluyer (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1) : « Gagner Le Mans, c’est toujours beaucoup d’émotion. C’est aussi une victoire d’équipe, et c’est toujours un plaisir de partager cette émotion-là. Je voudrais tout d’abord remercier Marcel et André qui ont fait le boulot pendant la nuit. Ils ont ramené pour le dimanche matin une bonne voiture qui nous a permis de réagir au bon moment. Finalement, aujourd’hui, c’est celui qui a eu le moins de malchance qui a gagné. »

Tom Kristensen (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1, 2e) : « Comme tous les autres, nous avons connu des problèmes. Il a fallu changer les injecteurs, nous avons subi une crevaison. Alors que la roue avait enfin fini par tourner, il a fallu revenir au stand pour changer le turbo. Nous faisons partie d’une grande équipe, c’est aussi simple que cela. Lucas et moi-même voudrions ainsi saluer Loïc Duval, qui n’a pu disputer la course avec nous après son accident des essais. Ca a dû être difficile pour lui de regarder la course à la maison. Nous aurions voulu lui offrir la victoire comme dans un conte de fées mais nous sommes fiers de ce que nous avons accompli. »

Lucas di Grassi (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1, 2e) : « Dès les essais du mercredi, ça a été une course difficile. Nous avons bien sûr tous été inquiets pour Loïc, mais finalement il allait bien. A chaque fois que je viens au Mans, j’aime de plus en plus l’endroit, le circuit, l’ambiance, le public… Je passe de la troisième à la seconde place et je pense revenir ici pour longtemps, car à chaque fois que je viens, j’apprends encore de nouvelles choses grâce à Tom et à Loïc. »

Marc Gené (pilote Audi R18 e-tron quattro n°1, Audi Sport Team Joest, LM P1, 2e) : « Je suis désolé que Loïc n’ait pu être parmi nous, il est irremplaçable. J’ai fait de mon mieux, la Journée Test au sein de Jota Sport (l’équipe victorieuse en LM P2, qui aurait dû être celle de Marc Gené, ndlr) m’a permis de reconnaître la piste. Je n’aurais jamais cru finir sur le podium et quand les ingénieurs m’ont dit que nous étions en tête le dimanche matin, je n’en revenais pas. »

Nicolas Lapierre (pilote Toyota TS040 Hybrid n°8, Toyota Racing, LM P1, 3e) : « L’orage a été la clé de la course. J’étais sur la ligne droite des Hunaudières en pneus lisses, j’ai perdu le contrôle de la voiture et j’ai tapé sur la droite. Ramener la voiture au stand, c’était inespéré. Après un gros choc comme celui-là, j’ai croisé les doigts jusqu’à l’arrivée. Nous sommes remontés à un bon rythme. Si on fait abstraction des deux premières heures, nous sommes satisfaits de ce que nous avons réussi. »

Sébastien Buemi (pilote Toyota TS040 Hybrid n°8, Toyota Racing, LM P1, 3e) : « Nous sommes tous déçus, mais malgré tout contents d’avoir pris des points dans l’optique du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Nous avons bénéficié de la malchance et des problèmes des autres. »

Anthony Davidson (pilote Toyota TS040 Hybrid n°8, Toyota Racing, LM P1, 3e) : « Ca a été une course épique entre trois grands constructeurs, Toyota, Porsche et Audi, qui ont tous occupé la tête de la course. Nous sommes déçus après avoir été habitués à gagner, mais nous conservons notre avance au championnat. N’importe qui d’autre aurait pu faire cette erreur. »

Nicolas Prost (Rebellion R-One – Toyota n°12, Rebellion Racing, LMP1-L) :  « C’est la deuxième fois de la saison que je venais sur une course en me disant que nous avions de vraies chances de rentrer assez tôt à la maison compte tenu du fait que la voiture n’avait que sept semaines ! Que nous ayons fini Spa sans aucun problème et que nous finissons ici avec vraiment très peu de soucis, est juste incroyable. Pour moi, cette victoire est vraiment celle des mécanos, et de tous les gens de Rebellion et Oreca qui ont travaillé si durement au cours des dernières semaines. »

Nick Heidfeld (Rebellion R-One – Toyota n°12, Rebellion Racing, LMP1-L) : « Nous sommes parvenus à couper la ligne d’arrivée, et la fiabilité est à mon sens la plus grande qualité de cette voiture qui est apparue il y a seulement sept semaines. Si l’on met en perspective les problèmes qu’ont pu rencontrer les écuries de pointe, on peut dire que ce résultat est juste stupéfiant. Nous avons disputé nos premières six heures il y a quelques semaines seulement et nous voyons le drapeau à damier des 24 Heures à notre première tentative ! En termes de facilité de pilotage, la voiture a aussi beaucoup progressé. Nous avons fait des essais après Spa et apporté quelques modifications ici qui ont été dans le bon sens. Aussi Nicolas et Mathias ont fait de l’excellent travail. Nous n’avons rien fait de fou ; ce qui était le plan. Terminer quatrième alors qu’il y avait sept voitures « usine » au départ est un résultat plutôt spécial. »

Mathias Beche (Rebellion R-One – Toyota n°12, Rebellion Racing, LMP1-L) : « En début de course, nous aurions tous signé pour cette 4e place ! La voiture est super jeune et les mécaniciens ont vraiment travaillé comme des fous. On l’a vu, une Porsche a eu des problèmes en fin de parcours et nous avons croisé les doigts jusqu’à la dernière minute. Finir quatrième au général au Mans, ça veut dire quelque chose. Nous n’avons pas fait d’erreur, nous étions dans le bon tempo et plus ou moins au maximum de la voiture. Il y a une différence par rapport aux voitures « usine », mais ca ne nous empêche pas de donner le meilleur. »

 

 

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