Romain Dumas, pilote officiel Porsche depuis 2003, connaît le goût de la victoire au Mans depuis 2010. il reste toutefois réaliste sur ses chances de réussite avec la 919 dès la première année.
Romain, tu penses que la pole au Mans sera envisagable ?
Je ne le sais pas. La logique voudrait que c'est ici ou nous devrions être le plus à notre avantage, maintenant, attendons de voir si tout le monde va se découvrir.
Tu penses qu'Audi ne dévoilera pas de suite toutes ses cartes ?
Pour eux la pression est telle que je ne les vois pas jouer au poker menteur jusqu'au départ de la course. Ca n'a jamais été trop leur technique de se cacher longtemps. Il y a un moment ou il faut rouler.
Pourtant, on a vu à plusieurs reprises que les Audi allaient plus vite en course qu'aux essais
Chez Audi, il n'y a pas de carto qualif comme Peugeot pouvait en avoir. En course, c'était donc normal qu'ils roulent plus vite. On a pu encore le constater à Spa ou Silverstone.
Tu peux nous en dire davantage sur les attentes que véhicule le retour de Porsche. Comment tu vis ça de l'intérieur ?
C'est énorme. Le Mans reste la maison de Porsche, je ne sais pas expliquer si c'est l"histoire ou les victoires. Peut-être que ce sera aussi le cas pour Audi dans 20 ans. Les gens attendent notre retour depuis 16 ans, ça nous donne une pression énorme. Les gens s'attendent à ce que l'on puisse gagner dés la première année mais pour nous ce sera difficile. On sait très bien que ce sera compliqué.
Au niveau de la fiabilité, est-ce que les tests d'endurance ce sont bien passés ?
Oui. Ce n'est pas encore totalement parfait mais c'est beaucoup, beaucoup, mieux. Notre objectif de terminer devrait aboutir. Je ne dis pas terminer sans encombre.
Au niveau des pilotes, vous avez fait une préparation ensemble pour préparer Le Mans ?
Non, nous n'avons rien fait de spécial, nous nous entendons tous très bien. Depuis 6 ou 8 mois, nous avons été tellement débordé que nous n'aurions pas eu le temps d'aller au ski pour pousser sur les batons. Après Le Mans, on fera un petit break car depuis un an toute l'équipe est vraiment surchargée. Ca fera du bien.
Il y a un simulateur chez Porsche ?
Oui, mais nous ne l'avons pas encore utilisé. Il est tout neuf, tellement neuf qu'il n'est pas totalement terminé. Il y a juste Hartley qui a roulé pour se familiariser. Mais ca fait partie des objectifs.
La voiture pour Pikes Peak est prête ?
L'an passé, on a eu beaucoup de soucis. Cette année nous devrions être 6/10 plus vite au kilomètre. Ce ne sera pas une Peugeot, mais ce que nous avons fait en tant que petit privé est vraiment super.
La concurrence s'y annonce difficile ?
La même chose que l'an passé sauf Loeb. C'est ouvert, mais ca demande beaucoup, vraiment beaucoup de travail. Depuis 4 mois, il y a deux personnes affectées à plein temps sur la voiture.
On te verra au Rallye de France Alsace en fin d'année ?
Oui, je l'espère.
Avec une Ford ?
Si je roule en WRC, je pense que ce sera ça, mais j'ai peut-être une autre idée. Tout dépend de Pikes Peak. Si tout se passe bien là-bas, je garderai l'élan pour faire autre chose mais si c'est compliqué je pense que je relouerai une voiture. Pikes Peak représente beaucoup de poids.
