lemans2002 td affiche tnLes stars sont sans conteste, les Audi en quête d'un triplé historique, mais aussi les Cadillac qui veulent souffler dignement les bougies de leur 100ème anniversaire.
 
 
 
 
Les 53 voitures invitées aux essais préliminaires du dimanche 5 mai représentent 22 marques de châssis et 19 motorisations différentes. Elles se répartissent ainsi, compte tenu du forfait de la Ferrari Maranello n° 57 et de l’entrée de la MG n° 27 : 26 prototypes (20 LMP 900, 1 LM GTP, 7 LMP 675), 22 GT (10 LM GTS, 15 LM GT).
La répartition par pays est la suivante : France, 17 ; USA, 12 ; Grande-Bretagne, 9 ; Allemagne, 8 ; Japon, 4 ; Pays-Bas, 3.

La deuxième Porsche GT3 de l’écurie Seikel Motorsport figure maintenant en tête des suppléantes. Derrière, on retrouve la deuxième Porsche GT3 de l’équipe britannique PK Sport LTD et la deuxième Porsche GT3 de chez Orbit. Cette liste de trois voitures sera définitivement obsolète le 31 mai à minuit.
 
 
LES PROTOTYPES : TROIS CATEGORIES AU SEIN D'UNE FAMILLE
- LMP 900 : voiture ouverte, comme le sont les Audi, Chrysler, Courage, Panoz... Poids minimum 900 kg. Longueur maxi : 465 cm. Largeur maxi : 200 cm. Cylindrée maximale : 6000 cm3 pour les moteurs atmosphériques, ou 4000 cm3 pour les moteurs suralimentés.
- LM GTP : contrairement aux LMP 900, il s'agit d'une voiture fermée. Autrement, les caractéristiques techniques (poids, dimensions, cylindrées) sont identiques aux LMP 900. La Bentley est la seule voiture en compétition dans cette catégorie.
- LMP 675 : voiture ouverte, d'un poids minimum de 675 kg. Mêmes dimensions que les LMP 900, pour des moteurs atmosphériques de 3400 cm3 et de 8 cylindres maximum, ou des moteurs suralimentés de 2000 cm3 et de 6 cylindres maximum.
La capacité de réservoir est commune aux voitures Prototypes, elle est de 90 l.
 
LES GRAND TOURISME : DEUX CATEGORIES RATTACHEES
- LM GTS : correspond à une voiture deux portes, ouverte ou fermée, sans exigence de minimum de production, mais qui doit être disponible à la vente grâce à l'organisation commerciale d'un constructeur reconnu par l'ACO. Poids minimum : 1100 kg. La largeur ne peut dépasser 200 cm. Freins carbone autorisés. Cylindrée maximale : 8000 cm3 pour les moteurs atmosphériques, 4000 cm3 pour les moteurs suralimentés. Freins carbone autorisés.
- LM GT : appellation désignant une voiture Grand Tourisme, ouverte ou fermée, accessible pour une utilisation routière normale et dont la largeur ne peut dépasser 200 cm. Poids minimum : 1100 kg. La cylindrée maximale est identique à la catégorie LM GTS. Freins carbone interdits. Pour cette édition 2002, la traditionnelle hégémonie des Porsche GT3 dans la catégorie LM GT pourrait prendre fin puisque trois Ferrari Modena, une Morgan Aero 8 et une Spyker C8 Double 12 R seront présentes sur la ligne de départ.La capacité de réservoir est commune aux voitures Grand Tourisme et est de 100 l.
 
lemans 2002 affiche des essais preliminaires 
 
Première partie de la journée

La première partie de la séance d'essais a été émaillée de soucis techniques pour de nombreux teams qui s'attachent à trouver les réglages optimum en vue du mois de juin.

Malgré le soleil, il fait froid ce matin au moment où les premières voitures quittent la voie des stands. On bouche les deux entrées d'air de l'Ascari n°21, alors que du côté de chez Courage, Thed Bjork se bat avec un rétro déréglé.

Il y a des problèmes de boîte de vitesses sur la Riley & Scott n°4 de Marc Goosens. On couvre également les entrées d'air sur l'Audi de Yannick Dalmas, l'un des premiers à entrer en piste. Le Français sera par la suite le plus rapide en piste dans la première demi-heure.

On connaît des problèmes de remplissage en essence sur l'Autoexe WR Mazda n°24, puis de pompe à essence.
Premiers tours de roues pour Guillaume Gomez sur la Ferrari Auto Palace n°74. Le sympathique Français a beaucoup de mal à trouver les premiers rapports de boîte à la sortie des stands.
C'est frais également pour les Dallara-Oreca. Il y a un petit problème de fixation du capot arrière sur la n°14. Sur la Viper de la FFSA, préparée par Oreca, c'est Jean-Philippe Belloc qui prend le premier le volant. Retour également de la GTS-R française pour boucher les entrées d'air moteur.

Des problèmes sur la Corvette n°63, arrêtée dans la courbe Dunlop. Les mécaniciens GM ramènent l'auto dans son box. Le pilote s'est offert une sortie de route musclée sur un vibreur et a endommagé le fond plat arrière et la structure de la voiture. Les mécaniciens ont procédé à la dépose de la boîte pour mieux intervenir. Près de 45 minutes d'arrêt au stand.

La piste est toujours fraîche après une heure. " Effectivement, explique Thierry Rapicault de chez Dunlop, la piste est à 12° seulement et les pneus ont du mal à monter en température. Ceux de la Porsche de Luc Alphan (n°72) affiche seulement 60° ". Au premier ravitaillement, un problème de joint d'étanchéité au réservoir d'essence à fait souffler un vent de panique dans le stand de l'ancien champion de ski.

On procède à un remplacement des plaquettes de frein sur la Ferrari n°74 Auto Palace de Gomez-Hallyday.
 
Du côté de Larbre Compétition, Carl Rosenblad est en proie avec une Viper qui ne prend pas ses tours moteur (bougie cassé).
 
On purge les freins chez RML (Saleen S7R) n°68.

" La nouvelle portion est sympathique ", explique Didier de Radiguès (Panoz Mugen n°19). " Mais ce n'est pas facile pour doubler. Le freinage est plus important qu'avant et ensuite ça passe à fond avec la Panoz. Justement, elle manque encore de puissance et j'ai encore un problème de grip à l'arrière. Il y a encore quelques réglages à faire. Milka (Duno) part pour cela ".

Chez Dome, la n°9 du Kondo Racing a été longuement arrêtée à son stand pour " remplacer la pompe à essence défectueuse ", explique François Migault qui attend son tour pour prendre la piste. " J'ai hâte de me retrouver dans la nouvelle portion ", poursuit le Manceau.
 
Pour l'équipe de France (Viper GTS-R n°52), Jean-Philippe Belloc remarque que la piste reste sale, ce matin. " La voiture glisse un peu trop à mon goût ", dit le Tarnais. " Je connais bien la voiture, reste les réglages à peaufiner. Dans la nouvelle portion, je ne passe pas encore à fond. Le virage reste " aveugle " et on ne voit pas les autres avant d'inscrire la voiture dans le gauche ".

Benoît Tréluyer attend son tour. Le jeune Manceau, qui roule depuis deux ans au Japon, découvre les 24 Heures et la Viper GTS-R. " En plus, c'est très sympathique. Au Japon, il n'y a qu'avec mon ingénieur de piste que je peux converser et encore, en anglais. J'échange quelques mots en japonais avec les mécaniciens, mais impossible de tenir une conversation. Ici, je redécouvre les relations humaines ".
 
Chez Panoz, la matinée a été assombrie par un problème d'embrayage sur la n°11. La voiture qui est restée en rade en bout de ligne droite des Hunaudières a manqué les trois quart de la séance d'essais. Heureusement, pour le team américain, la n°12 tourne comme une horloge depuis 9 heures du matin, ce qui devrait permettre de récolter de précieuses données pour la deuxième partie des essais.
 
Chez MG, c'est une fuite d'huile qui contraint la n°26 a rester immobilisée 30 minutes dans son stand. On est toutefois très loin des gros problèmes moteurs rencontrés l'an dernier à la même époque.
 
Après une petite frayeur, chez Racing For Holland tout est rentré dans l'ordre. En effet, un fil qui s'est rompu au niveau du starter a provoqué des problèmes de démarrage.
 
La matinée est bien entamée, la Porsche n°72 de Luc Alphand a été contrainte à un arrêt forcé d'une trentaine de minutes pour réparer une rotule de barre du châssis cassée. L'ancien champion de ski, tout comme Christian Lavieille, s'est essayé au volant, mais c'est surtout Olivier Thévenin qui s'est concentré sur les réglages.
 
La n°50 de Larbre Compétition a rencontré quelques difficultés ce matin. Après la bougie cassée du premier tour, Christophe Bouchut est rentré en contact avec une Saleen à Indianapolis. Après un contrôle général de la Viper, le Français a pu reprendre la piste. Il faut dire que Christophe Bouchut, tout comme David terrien qui roulera sur la seconde voiture cet après-midi, ont terminé à la 3e place de la course de Silverstone, hier, en NGT FIA.
" La voiture marche bien ", explique Jean-Luc Chéreau. " Je n'ai eu aucun problème dans la nouvelle portion, mais au second tour, j'avais oublié le premier gauche et j'ai failli tirer tout droit ", poursuit-il. " C'est très technique, mais les dépassements vont être difficiles dans cette partie du circuit et jusqu'au Esses de la Forêt ".
 
Dans le clan JMB Racing, les deux Ferrari Modena n'ont pas spécialement brillé ce matin. Andréa Montermini place la n°70 en 40e position, tandis que Bertolini, sur la n°71, est moins bien à la 48e position. " Les deux voitures n'ont pas roulé depuis Sebring ", explique Michel Bouresche. " Nous rentrons de Silverstone où nous avons fait 1er et 2e en GT FIA avec Pescatori et Montermini. Le reste de l'équipe est arrivée cette nuit. Pour le moment, tout se passe bien. Nous validons les nouvelles commandes de boîte de vitesses livrées la semaine dernière par Michelotto, obligatoires ici ". Il a fallu adapter le changement des rapports au volant par un levier.
 
Chez Oreca, la Dallara-Judd n°15 n'a pas été chanceuse ce matin. Stefan Johansson a été victime d'une rupture d'un demi-arbre de transmission sur le circuit et contraint à perdre un temps précieux à son stand. La n°14 est créditée du 4e temps avec à son volant un incroyable Franck Montagny.

Yannick Dalmas (Audi n°5 Team Goh) se sort bien de cette première confrontation. Le Français ne dispose pas de la dernière version de la R8 (châssis n°013). Il pointe à la 5e place à 3,4 secondes de l'Audi n°1 de Frank Biela. " Je suis allé à la rencontre du Team Goh au Japon, il y a un mois et demi seulement ", explique Yannick Dalmas. " Aujourd'hui, il s'agit d'apprendre la voiture et de travailler. Malheureusement, la piste était bien sale ce matin. En tout cas, mon challenge avec le Goh ressemble un peu à celui que j'avais initié en 1995 avec la Mclaren F1 GTR et une victoire à la clé. La nouvelle portion est plus technique ", précise-t-il. " C'est très différent d'avant. Il m'a fallu quelques passages pour trouver la bonne trajectoire. Depuis, tout va bien ".

Avec un chrono de 3'32''664, Tom Kristensen a tout simplement amélioré de 78 centièmes de seconde le temps réalisé l'an dernier par l'Audi n°2 de Capello, Aiello et Pescatori aux essais préliminaires. Une bonne façon de prouver que le nouveau tracé des S après le Dunlop, ne va pas ralentir les concurrents en juin, au contraire !
Comme on pouvait le prévoir, les Audi officielles ont facilement pris le commandement des opérations en réalisant d'excellents chronomètres d'entrée de jeu. Une fois de plus, la mécanique allemande s'est révélée bien huilée et les équipages n°1 et n°2 n'ont pas mis très longtemps à prendre leurs marques. En dehors, d'un passage dans le bac à gravier, RAS chez les Allemands. L'équipage n°3, composé de Mickael Krumm, Marco Werner et Philip Peter, a eu besoin d'un petit temps d'adaptation avant de signer un joli 3'34''649.
Il s'en est fallu d'un rien pour que les R8 ne trustent les quatre premières places, puisque l'Audi n°5 engagée par les Japonais est pointée en 5e place grâce aux 3'36''074 réalisés par le quadruple vainqueur du Mans, Yannick Dalmas.
 
C'est une Oreca, qui est venu troubler la hiérarchie allemande, en s'intercalant à la 4e place. La Dallara, propulsée par un moteur Judd, a confirmé le potentiel entrevu ces derniers mois et s'est révélée d'une redoutable efficacité sur le circuit manceau. Toutefois, un problème d'arbre transmission sur la n°15 a montré que l'équipe française n'était pas à l'abri de soucis de fiabilité.
 
Comme l'an dernier, la Dome n°14 de Jan Lammers a fait jeu égal avec les grosses écuries, s'offrant même le luxe de précéder la Bentley de Wallace, Leizteinger et Van de Poele de 249 centièmes.

Un peu en retrait, on retrouve un groupe composé de Panoz, Courage, Ascari (qui signe là une jolie performance), Cadillac et Riley&Scott. Toutes ces écuries devraient vraisemblablement améliorer leur temps en fin de journée.

Contrairement aux attentes des observateurs, les MG sont restées assez discrètes, puisque la n°27, qui s'est montrée la plus rapide chez les petits protos, ne pointe qu'à la 16e place du général. Après la prestation de Sebring, où les petites Anglaises ont fait jeu égal avec les LMP 900, on pouvait espérer voir la poudre parler à nouveau sur la piste du Mans.

C'est un véritable ouragan rouge qui a soufflé sur la catégorie GTS.
La Ferrari Maranello n°58, préparée par Prodrive, a littéralement éclipsé les Corvette et les Saleen en repoussant ses concurrents les plus proches à plus de 7 secondes. Il n'a pas fallu très longtemps à Tomas Enge, pilote de F3000 qui effectuait ce matin ses premiers tours de roues au Mans, pour prendre la mesure du circuit. En bouclant un tour en 3'52''070, il a non seulement amélioré la pole d'Oliver Gavin l'an dernier (3'52''849), mais il a également devancé quelques protos en panne de réglages.
 
L'autre grosse surprise de cette catégorie concerne la Corvette C5R n°63. La Chevrolet, tenante du titre et récemment gagnante à Sebring, a été victime de problèmes mécaniques qui ont fortement perturbé la séance d'essais. Chez Corvette, on ne semble pas vraiment s'alarmer, dans la mesure où l'écurie avait clamé haut et fort que les chronos ne seraient pas la priorité de cette journée. On attend toutefois de voir un sursaut des Américaines en fin de journée. Les Saleen, handicapées par des restricteurs plus petits suite à l'application de la nouvelle réglementation, ne se sont pas montrées aussi brillantes et impressionnantes que l'an passé et ferment donc la marche en GTS.
La Porsche du Racers Group a pris la tête du peloton de GT. La voiture américaine qui dispose du soutien usine est parvenue à tirer son épingle du jeu face à la concurrence des Ferrari Modena, la Spyker C8 et la Morgan Aero 8 qui ferme la marche. La drôle de petite voiture n'a pas fait d'étincelles et n'est pas parvenue à boucler un tour plus rapide que 4'46''077.
 
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