WM 1980C’est en 1976 qu’apparut pour la première fois le sigle W.M.au Mans. Il s’agissait de la première présentation publique de messieurs Gérard Welter et Michel Meunier dont les initiales de leurs noms de famille furent repris pour former W.M.
 
 

Ces deux hommes travaillant chez Peugeot, c’est sans surprise que cette nouvelle voiture créée selon le règlement de la catégorie G.T.P. est équipée du moteur V6 P.R.V.(celui de la 604). Depuis, et malgré des moyens financiers très limités, l’équipe W.M. a au moins participé à une course par an. L’aventure est suivie d’un œil bienveillant par Peugeot même si le constructeur se garde d’intervenir dans l’aventure.

1976 Pilotée par Ballot-Lena, Chasseuil et Mathiot, la WM abandonne à la 16ème heure suite à une fuite au réservoir d’essence.

1977 Alors que les supporters français n’ont d’yeux que pour l’équipe Renault, la petite équipe de Thorigny-sur-Marne engage deux voitures. La P76 de l’année précédente se classe 15ème et 2ème de la catégorie GTP derrière l’inaccessible Inaltera. La P77, qui se différencie par l’adjonction d’un turbo, est malheureusement mise hors course à la 15ème Heure pour distance parcourue insuffisante.

1978 les ambitions sont grandissantes et la victoire en GTP est clairement l’objectif. La nouvelle P78 Turbo est victime, à la 18ème heure, d’un grave accident sur les Hunaudières, son pilote Christian Debias étant légèrement blessé. La P77 Turbo avait été victime de son embrayage à la 7ème heure, tandis que la P76, pilotée par un équipage 100% féminin qui bénéficiait du nouveau moteur 2850cc, abandonnait à la 19ème heure sur rupture de joint de culasse.

1979 Victoire de la catégorie GTP pour l’une des trois P79 Turbo engagées. La n°52 pilotée par Max Mamers et Jean-Daniel Raulet est la seule GTP à l’arrivée. Elle termine 14ème au classement général.

1980 Depuis leur présentation parisienne, les W.M. ont beaucoup évolué. Le train arrière est complètement neuf, le capot avant fait désormais office d’aileron et la nouvelle partie arrière est profilée. Du côté mécanique, le moteur à deux soupapes par cylindre de 470 ch cède sa place pour un moteur avec une nouvelle culasse à quatre soupapes par cylindre d’environ 510ch. La plage d’utilisation des turbos KKK est améliorée, la consommation abaissée. Les 8.000 km de tests menés au Castellet et sur le circuit d’essai Michelin à Clermont permettent à l’écurie d’arriver dans la Sarthe avec une des assurances au niveau de l’endurance. Du côté des performances, les essais laissent à penser que les W.M. devraient être proche des 350 km/h en vitesse de pointe.
WM aux Pesage LeMans 1980

La S.F.P. (Société Française de Production) équipe l’une des voitures de deux caméras dont les images seront relayées par un hélicoptère jusqu'à la régie et pourront être diffusées en direct ou en différées pour une animation dans le village. Il y a deux caméras, une à l’intérieur de la voiture et l’autre dans le coffrage de l’aile arrière droite, le tout est commandé depuis un hélicoptère. Le poids de l’ensemble est d’environ 40 kilos.

3 équipages au départ
N°5 - Fréquelin / Dorchy – 900 kg
N°6 - Raulet / Mamers – 885 kg
N°7 - Saulnier / Morin – 878 kg (Jean-Louis Bousquet est pilote suppléant)
 
LeMans 1980 WM
 
 
Les essais du Mans 1980

Les voitures, bien aidées par des pneumatiques Michelin, se montrent à l’aise sous la pluie.
Concernant les chronos, l’ordre sur la grille de départ ne se fait plus en fonction du meilleur temps absolu mais en en fonction du temps moyen de l’équipage.
(3’51’’9) Fréquelin 3’48’’7 – Dorchy 3’55’’1
(3’56’’5) Raulet 3’55’’4 – Mamers 3’57’’7
(3’54’’5) Saulnier 3’52’’3 – Morin 3’59’’4 – Bousquet 3’53
 
WM Paddock 24h du Mans 1980
 
 
Les WM aux 24 heures du Mans 1980

La pluie est omniprésente sur l’ensemble du week-end. Après un début de course sage, les 3 WM figurent dans le Top Dix après 4 heures de course.
21h46 on démonte la caméra TV de la WM n°5
22h35 La commande de boite de la voiture de Mamers cède faisant perdre beaucoup de temps à la WM n°6. Successivement le phénomène allait se reproduire à deux reprises sur les voitures jumelles.
23h00 La n°5 qui est en 4ème au classement général va connaitre une multitude d’ennuis mineurs (câble d’accélérateur, crevaison, parebrise etc) qui vont la faire plonger jusqu’à la 21ème position à la 10ème heure.
11h26 Jean-Louis Bousquet, 7ème au classement général, est victime d’un affaissement de la suspension au freinage. Le pilote tape le rail au niveau du premier gauche de la chicane Ford. Le capot moteur perce le radiateur.
16h00 La WM n°5 termine la course en 4ème position et 2èmeen GTP. Ceci constitue le meilleur résultat obtenu par WM aux 24 heures du Mans. La n°6 se contente de la 11ème place.

En vitesse de pointe, avec respectivement 351 km/h pour la #5 aux essais et 338 km/h pour la #6 en course, les WM furent les voitures les plus rapides des 24h du Mans 1980.
 
Bibliographie
Infoscourse
Maine Libre
 
Photos
Jean-Claude Hatet
Philippe Saby
 
 
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