1957 7 acturial tnAu pesage des 24h du Mans 1957, la Ferrari 335S n°7 fût pesée juste un peu moins d'une tonne. Le bolide a été adjugé à plus de 32.000.000€ lors d'une vente aux enchères, soit un prix au kilo pratiquement égal à celui du lingo d'or....
 
 
 
Retour sur une voiture qui même s'il elle fût la première à depasser la moyenne des 200 km/h sur un tour ne fût pas vraiment la reine des 24 heures de 1957.

La 315S sort des ateliers Ferrari au début de l'année 1957, habillée d’une carrosserie Scaglietti, fine et élégante, un dessin dû à l’efficience qu’on attend d’une voiture de course. Elle est alors équipée d'un V12 Tipo 140 (315 S) de 3,8 litres à deux arbres à cames en tête par rangée de cylindres, développant quelque 360 ch.

Dès le mois de mars 1957, elle est engagée par la Scuderia Ferrari aux 12 Heures de Sebring, pilotée par Peter Collins et Maurice Trintignant, et termine sixième.

Ce sont surtout les Mille Miglia qu'attendent les Italiens, au mois de mai : sur 1 600 km de routes parcourus d'une traite, les meilleures équipes et les pilotes les plus aguerris s'affrontent. Ferrari aligne quatre voitures dont le châssis 0674 confiée à Wolfgang von Trips, qui termine deuxième derrière la Ferrari de Piero Taruffi. Alors de retour à l’usine, la cylindrée de son moteur passe à 4,1L devenant ainsi 335 S. Disposant de près de 400 ch, la voiture peut taquiner les 300 km/h.
 

24 heures du Mans 1957
 
Victorieux à deux reprises à la distance en 1949 et 1954, troisième en 1956, les flamboyantes Ferrari sont décidées à livrer un duel sans merci aux Anglais  de Jaguar et d'Aston Martin.

Mercredi 19 Juin 1957 Des inondations et des conditions atmosphériques épouvantables rendent extrêmement difficile le déplacement Italie-Sarthe. Prévues pour 10h15 aux opérations de pesage, les Ferrari arrivent finalement avec trois quarts d'heure de retard. Mike Hawthorn, seul pilote au monde capable de piloter avec un noeud papillon se présente pourtant au pesage avec un pantalon et un veston .... fripés. Musso,  beau Romain de 33 ans, est entouré de jolies jeunes femmes, il n'a pas l'air de s'ennuyer...

Comme les annés passées, la Scudéria a établit ses quartiers au Garage Evenisse, transporteur à Arnage. Représenté par quatre bolides, le constructeur transalpin est l'un des quatre grands favoris de cette édition 1957.
 
Aston-Martin, Jaguar d'un côté, Maserati et Ferrari de l'autre, cette 25ème édition sera un match entre Anglais et Italiens.

Les firmes Anglaises engagent des voitures directement issues de la série, comme la Jaguar D  type LeMans. Elle est à vendre et il s'en vend.
Les Italiennes, elles aussi strictement conformes au règlement sportif, n'en respectent pourtant pas vraiment l'esprit. Maserati et Ferrari présentent de véritables voitures de courses taillées pour les grand prix de vitesse. Le 12 cylindres de la 335S délivre entre 370 et 400cv pour une vitesse de pointe proche des 290 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, les prototypes rouges sont à des années lumière de la voiture de Monsieur tout le monde.
 
 
Mercredi 19 Juin 1957-18h. Sur la Maserati n°2, Jean Behra à 195.717 km/h de moyenne puis Fangio à 197.481 km/h pulvérisent le record du tour détenu depuis 1955 par Hawthorn sur Jaguar à 186,383 km/h de moyenne.
 
 
Jeudi 20 juin 1957 Hawthorn améliore à trois reprises le record du tour, 198.84, 199.176 et enfin 202.59 km/h. Mike Hawthorn et sa Ferrari rentrent dans l'histoire en étant les premiers à boucler le tour du circuit à plus de 200 km/h de moyenne, mais Fangio sur sa Maserati lui réplique immédiatement et obtient le dernier mot à 203.326 km/h de moyenne.
 
 
Samedi 22 juin 1957
16h00 M. Chapalin, Sénateur-Maire du Mans donne le départ aux 54 concurrents.
 
1957 7 aco
 
Peter Collins est le plus rapide à s'élancer. Tel un sprinter, il boucle le premier et le second tour tour en tête mais sa course va vite tourner au feu de paille.

Après seulement trois tours, Peter Colins sur la Ferrari n°6 rentre au stand. Les mécaniciens se penchent immédiatement sur le moteur qui fume anormalement. Le verdict ne tarde pas à venir, il est formel, une tête de piston est cassée. A 16h14, c'est l'inévitable abandon.

Cinquième à la fin du deuxième tour, Hawthorn prend la tête de la course et augmente son avance régulièrement.
Après 1 heure de course, la Ferrari d'Hawthorn mène la course.
1 - n°7 - Ferrari - Hawthorn / Muss o- 14 tours - 58'6''9/10
2 - n°2 - Maserati - Behra / Simon - 14 tours - 58'48''6/10
3 - n°1 - Maserati - Moss / Schell - 14 tours - 58'57''3/10
4 - n°9 - Ferrari - Gendebien / Trintignant - 14 tours - 58'58''5/10
5 - n°3 - Jaguar - Flockhart / Bueb - 14 tours - 59'13''3/10
 
1957 7 acturial
 
18h00
1 - n°2 - Maserati - Behra / Simon - 30 tours - 1h55''59''
2 - n°1 - Maserati - Moss / Schell - 28 tours - 1h57'27''
3 - n°9 - Ferrari - Gendebien / Trintignant - 28 tours - 1h57'32''
4 - n°3 - Jaguar - Flockhart / Bueb - 28 tours - 1h57'34''
5 - n°7 - Ferrari - Hawthorn / Musso - 28 tours - 1h57'52''

18h05 on annonce qu'Hawthorn vient de porter le record du tour à 3'59''6/10 soit 202.252 km/h de moyenne
Hawthorn est contraint de rentrer au stand pour faire changer son pneu avant gauche. Son arrêt prend plus d'une minute. Il reprend la piste en 6ème position à plus de deux minutes du leader Behra.

Les 30 tours réglementaires imposés avant de pouvoir ravitailler sont bouclés et les bolides s'arrêtent juste le temps de faire le plein d'essence, de mettre de l'eau ou de l'huile et de changer de pilote.

18h20 Hawthorn stoppe à son stand pour ravitailler. Musso reprend la piste au volant de la Ferrari n°7 une minute plus tard.
Musso porte le record du tour à 3'58''7/10 (203.015 km/h)
 
19h30 La Jaguar n°3 de l'équipage Flockhart-Bueb est talonnée par la Ferrari n°9 de Gendebien et la Ferrari n°7 de Musso.
Une fuite d'huile sur la Ferrari n°7 commence à donner des signes d'inquiétudes à son pilote.
Les Maserati, quant à elles, furent aussi rapide à entrer en scène qu'à en sortir.

20h00
1 - n°3 - Jaguar - Flockhart / Bueb - 56 tours - 3h56'19''
2 - n°9 - Ferrari - Gendebien / Trintignant - 56 tours - 3h58'04''
3 - n°20 - Aston Martin - Brooks / Cunningham  - 56 tours - 3h59'56''
4 - n°7 - Ferrari - Hawthorn / Musso - 56 tours - 3h59'56''
5 - n°4 - Jaguar - Hamilton / Gregory - 55 tours - 3h56'06''
6 - n°19 - Aston Martin - Salvadori / Leston - 55 tours - 3h57'56''
7 - n°8 - Ferrari - Severi/ Lewis- 55 tours - 3h57'56''

20h29 Hawthorn voit sa voiture rendre l'âme à proximité des Hunaudières. Abandon de la Ferrari n°7 / Tête de piston cassée

23h00 La Ferrari n°9 est en troisième position, derrière la Jaguar n°3 et l'Aston-Martin n°20.
0h02 abandon de la Ferrari n°9 / Tête de piston cassée
0h15 abandon de la Ferrari n°11 / Piston crevé
6h37 abandon de la Ferrari n°10 / Freins hors d'usage
12h15 abandon de la Ferrari n°11

Si les Italiennes ont battu et rebattu le record du tour aux cours des deux premières heures, elles ne sont malheureusement plus aux avants postes à la fin de la troisième heure. En sacrifiant tout à la vitesse, Ferrari a oublié l'essentiel : l'endurance !!!
 
 

La belle Ferrari 335S signera par la suite une quatrième place au Grand Prix de Suède, puis une belle deuxième place au Grand Prix du Venezuela le 3 novembre 1957 (toujours avec Hawthorn-Musso), contribuant ainsi au Titre Mondial des Constructeurs, remporté par Ferrari en 1957.

Vendue à Luigi Chinetti, importateur Ferrari aux USA et patron de la fameuse équipe NART (North American Racing Team) en 1958, la Ferrari 335S participe à quelques courses.

24 février 1958, à son volant, Masten Gregory et Stirling Moss remportent le Grand Prix de Cuba.

Au cours de la saison 1958, La Ferrari 335S participe avec succès à diverses épreuves américaines, entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow (créateur des fameuses Scarab), avant d'être cédée à Robert N. Dusek en 1960, un architecte résidant en Pennsylvanie.

1970, Pierre Bardinon, collectionneur averti, la rapatrie en France pour compléter sa fabuleuse collection de Ferrari dont quatre des neuf modèles italiens victorieux des 24 Heures du Mans.
 
Février 2016, Dans le cadre du salon Rétromobile, la Ferrari 335 S Spider Scaglietti de 1957 (La Ferrari n°7 des 24 heures du Mans 1957), châssis 0674, provenant de la collection de Pierre Bardinon est vendue aux enchêres. Elle est estimée dans une fourchette de 28 000 000 à 32 000 000 €  (30 000 000 – 34 000 000 $)
Cette Ferrari 335 S Spider de 1957, est adjugée par Hervé Poulain, commissaire-priseur chez Artcurial, pour la modique somme de 28 millions d’euros hors frais. L'heureux acquéreur a finalement débourser la bagatelle de 32 075 200 euros pour s'offrir cette splendide Ferrari.

 
 

A «WINNING »  OFFICIAL FACTORY CAR
 
The car left  the workshops at the start of 1957, fitted with a striking  Scaglietti  body, a design born of  the requirements of a powerful  racing car. It was fitted at that time with a  3.8-litre V12 Tipo 140  engine (315 S)  that had twin-cams per bank of cylinders and produced around 360 bhp.

In  March of that year it was entered by Scuderia  Ferrari  for the Sebring 12 Hours, driven by Peter Collins and Maurice Trintignant, and finished sixth.  
However,  the  Italians were really  waiting for the Mille  Miglia in May, when the best teams  and  the  most  experienced  drivers would go head to head over 1 600 km of roads, without any break. Ferrari lined up four cars including chassis 0674 that was given to Wolfgang von Trips who  finished second behind the Piero Taruffi’s Ferrari. On being returned to the factory,  its engine size was increased to 4.1-litres, therefore becoming a 335S. With close to 400 bhp under its belt, the car could reach 300 km/h.

For the 24 Heures du Mans, the car was given to Mike Hawthorn (who would become Formula 1 Champion in 1958) and Luigi Musso. Hawthorn took the lead in front of the Maserati and Jaguars and set the first lap record in the history of the Le Mans 24 Hours of over 200 km/h (203.015  km/h  average  speed)  but  unfortunately the car retired in the fifth hour with  mechanical problems.

This  stunning  Ferrari  then finished fourth  in the Swedish Grand Prix, and second in the Venezuela Grand Prix on 3 November (still with team of Hawthorn-Musso), helping Ferrari to win the World Constructors’ Title in 1957.

In January 1958 it was sold to Luigi Chinetti, the Ferrari importer based in New York.  

On 24 February of that year, with Masten Gregory and Stirling Moss at the wheel, the car won the Cuba Grand Prix. During the 1958 season, it participated successfully in various American  races driven by Gaston Andrey and Lance Reventlow (creator of the famous Scarab), before being sold to Robert N. Dusek in 1960, an architect living in Pennsylvania.
 
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