Les débuts de Peugeot aux 24 heures du Mans

Jean-Jacques Peugeot est meunier en 1725. Un de ses fils, Jean-Pierre, est tisserand. En léguant à ses héritiers un moulin à grains à Hérimoncourt, le moulin de Sous-Cratet, ce dernier est à l’origine de l’orientation industrielle de la famille.

 

En 1810, les fils de Jean-Pierre, Jean-Pierre II et Jean-Frédéric, s’associent à Jacques Maillard-Salins (membre de la famille Japy, des horlogers réputés) pour fonder la société Peugeot-Frères et Jacques Maillard-Salins. L’entreprise est spécialisée dans la production d’acier laminé et d’outils. C'est le coup d'envoi de la vocation industrielle de la famille Peugeot.

 

Naissance des Automobiles Peugeot

Fin 1814, la fonderie n'est plus rentable et est abandonnée. La société se reconvertit dans la production des scies et des ressorts pour mécanismes d'horlogerie. En accueillant de nouveaux actionnaires, la société change de raison sociale en 1819 (Peugeot Frères Aînés et Cie) puis en 1825 (Peugeot Frères Aînés, Calame et Jacques Maillard-Salins).

 

1825, Construction d'une usine à Valentigney, au bord du Doubs, qui sera consacrée au laminage à chaud.

 

1832, La société devient Peugeot Frères Aînés. Débute alors une période d'expansion.De nouvelles usines Peugeot voient le jour et la production se diversifie : ressorts, outillage, buscs de corsets, moulins à café (1840), machines à coudre (1867).

 

1847, Le premier lion est dessiné en 1847 par Justin Blazer, un graveur de Montbéliard. Il sera utilisé pour le marquage des lames de scies et des articles en acier. Il symbolise les trois qualités des lames de scies Peugeot : dureté des dents, souplesse de la lame, et vitesse de la coupe.

 

1858, La marque au Lion est déposée officiellement et les activités s’industrialisent et se diversifient.

 

1865, Jules et Emile commencent à passer la main à leurs fils respectifs, Eugène et Armand.

 

1885, Armand Peugeot implante la fabrication de bicyclettes à l’Usine de Beaulieu. Il présente le premier tricycle à vapeur à l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

 

Début 1889, s'ouvrent à Paris les portes de l'Exposition Universelle. Peugeot emploie alors 700 personnes à Valentigney, 300 à Beaulieu et 900 à Terre Blanche. Armand expose sur le stand Peugeot -dans la Galerie des machines qui glorifie les progrès techniques, quatre tricycles propulsés par une machine à vapeur et une chaudière Serpollet. Ces tout premiers engins marchent très mal. Pourtant Armand persiste. Il reçoit Daimler et Levassor à Valentigney fin 1888, et comprend que l'avenir passe par le moteur à explosion.

 

Fin octobre 1889, dès la fin de l'Exposition Universelle, un accord est signé.  Panhard et Levassor, va fabriquer sous licence le moteur Daimler et Peugeot installera la mécanique dans ses châssis.

 

Dès le 20 janvier 1890, les plans du quadricycle Peugeot sont établis. Le 17 mars, Panhard expédie le premier moteur à Valentigney. En mai le premier exemplaire de la Peugeot type 2 roule (le type 1 était le tricycle à vapeur).

 

1891, Un des premiers quadricycles Peugeot "Type 3" suit de bout en bout la course cycliste Paris-Brest-Paris, couvrant 2 100 km en 139 heures !

 

Le 23 Juillet 1894, le premier "concours de voitures sans chevaux à propulsion mécanique" est organisé par Pierre Giffard, un journaliste du "Petit-Journal". Paris-Rouen soit 126 km. Peugeot aligne six voitures sur la ligne de départ. Le premier prix ex-æquo sera décerné à la Peugeot (pilotée par Dorio) et Panhard-Levassor.

 

1895, A cette époque, seulement 500 voitures roulaient dans le monde, dont plus de la moitié en France, et, pourtant, 46 d’entre elles s’engagèrent dans l’aventure du Paris-Bordeaux-Paris. 20 voitures (et 3 bicyclettes à pétrole) prirent le départ et 9 franchirent la ligne d’arrivée après une course de 1.200 kilomètres. Victoire Peugeot. Mais l'histoire retiendra surtout que c'est dans cette course, sur une Peugeot surnommée "L'Éclair" en raison de sa trajectoire en zigzag, que les frères Michelin auront monté les premiers pneumatiques sur une automobile.

 

Eugène s’avère très hostile à l’automobile et les deux cousins s’affrontent. Ils restent toutefois provisoirement unis. Peugeot Frères devient Les Fils de Peugeot Frères avec Eugène comme principal actionnaire.

Mais le conflit finit par éclater. Eugène et Armant séparent leurs activités et Armand fonde en 1896 la Société des Automobiles Peugeot. Parallèlement, la société les "Fils de Peugeot Frères" poursuit ses activités traditionnelles : outils, cycles et bientôt motocyclettes

 

En compétition, Goux et Boillot remportent un palmarès étonnant : troisième et quatrième au Grand Prix de l'Automobile Club de France, vainqueur de la Targa Florio en 1908.

 

Installé à Moslheim depuis le début de l'année 1910, Ettore Bugatti conçoit dès 1911 une petite voiture légère à deux places dont il envisage de vendre la licence à un autre constructeur afin de financer ses prochaines réalisations. Proposé tout d'abord aux marques allemandes Deutz et Wanderer, le prototype Bugatti est refusé outre-Rhin, avant d'être approuvé par la direction de Peugeot qui débute la production de cette voiture dans l'usine de Beaulieu (Doubs) à la fin de 1912, après la signature d'un contrat entre les deux parties au mois de novembre 1911. C’est la « Bébé Peugeot ».

 

1912, la L.76, est alignée en compétition avec des résultats éloquents : Victoire au Grand Prix de l’Automobile Club de France à Dieppe, record de la côte du Mont Ventoux (17 minutes et 46 secondes), victoire à la Coupe de la Sarthe au Mans.

 

1913, Voitures de record, les Peugeot le sont aussi à l’image d’une L76 baptisée « la Torpille » en raison de sa carrosserie aérodynamique à longue queue. En avril 1913, elle bat sur l’autodrome de Brooklands en Angleterre le record du monde du 1/2 mile départ lancé (177 km/h) détenu précédemment par un avion !  C'est en Picardie, au sud-ouest d'Amiens que sera couru le Grand Prix de 1913, Boillot y obtient une nouvelle victoire avec un doublé Peugeot. L’exploit qui aura la plus grande résonance sera le triomphe remporté le 30 mai 1913 aux 500 Miles d’Indianapolis. Le pilote victorieux, Jules Goux, deviendra un héros !

 

La France est alors le premier producteur automobile au monde et Peugeot le premier constructeur mondial.

 

1914, AIndianapolis, une jeune marque française, Delage, s'impose avec son pilote, René Thomas, devant Peugeot.

 

1916, Dario Resta sur Peugeot remporte les 500 miles d'Indianapolis.

 

1919, Victoire de la Peugeot de Howdy Wilcox à la moyenne de 141,511 km/h aux 500 Miles d’Indianapolis. Victoire d’André Boilot (le frère de Georges qui a trouvé la mort en combat aérien durant le conflit) à la Targa Florio en Sicile.

 

16 Juillet 1922 à Strasbourg. La veille du Grand Prix de Strasbourg se déroule l’épreuve de tourisme organisé par l’Automobile Club de France. Peugeot aligne des nouvelles 174S à moteur sans soupapes. Boillot termine 4eme.

 

En 1923, grâce notamment à l'adoption depuis plusieurs années de la production en chaîne, la production de Peugeot dépasse les 10 000 unités annuelles. Au Grand Prix de l’ACF de 1923 disputé à Tours, les types 176 S et 174S s’imposent dans les deux catégories Tourisme où elles réalisent deux triplés.

 

1925 Sortie de la 100 000 ème voiture à Sochaux. André Boillot sur la type 174 à moteur sans soupape remporte la coupe Florio en Italie puis le grand prix de l'ACF à Montlhery en France.

 

1926 Eclatement de la "Société des automobiles et des cycles Peugeot" en deux sociétés autonomes: "Automobiles Peugeot" et "Cycles Peugeot".

 

 

1926 Les débuts de Peugeot aux 24 heures du Mans

 

12 et 13 Juin. 4èmes Grand Prix d'Endurance. Les 24 Heures du Mans 1926.

Peugeot s'engage au Mans avec deux voitures, du Type 174S, 4 cylindres d’une cylindrée de3.829cm3 et d'une puissance de 100 CV. Les équipages sont constitués des pilotes “maison” André Boillot-Louis Rigal et Louis Wagner-Christian Dauvergne. Les opposants s'appellent Lorraine, Overland et Bentley.

Dispensé de la séance de mise en place de la capote, le coupé Jousset s'élance en tête, mais au passage du 1er tour, c'est André Boillot qui mène la course devant les Bentley et la Lorraine. Le pilote de la Peugeot bat même le record du tour dès le 2ème tour.
 

Peugeot partage le commandement avec les Lorraine et les Bentley jusqu’au petit matin du dimanche où elles seront éliminées coup sur coup ; d’abord la n°3 de Wagner-Dauvergne au 76ème tour qui quitte son aire de ravitaillement en étant poussée pour redémarrer ; puis la n°2 au 82ème tour, montant de pare-brise cassé. En effet le règlement prévoyait que les voitures devaient se trouver dans un état constant de bonne marche, du départ à l’arrivée. Le public crie au scandale après la disqualification des deux voitures françaises mais les commissaires sont inflexibles !

 


Peugeot 174 S


Type 174S

Moteur 4 cylindres d’une cylindrée de 3.829cm3.

Puissance estimée de l'ordre de 100 CV.


Peugeot 2

24h lemans 1926 2 Peugeot 174SBoillot André, né le 8 Août 1891 à Valentigney (France). Ce sera sa 3eme participation au Mans. 

Rigal Louis, ce sera sa 3eme participation au Mans.

Mise hors course au 82eme (Montant de pare brise cassé) 

 

 

Photo http://www.musee-peugeot.com

 

Peugeot 3

24h lemans 1926 3 Peugeot 174SWagner Louis, pilote de Grand Prix sur Fiat et Mercedes. Ce sera sa 2eme participation au Mans.

Dauvergne Christian, ce sera sa 3eme participation au Mans.

Mise Hors course au 76eme tour (soit 1311 km) pour avoir été poussée à la sortie des stands. (La voiture doit démarrée avec son démarreur électrique)

Photo http://www.musee-peugeot.com


 

Bibliographie

www.peugeot.fr

L'automobiliste Le Mans 1923-1933/J.Potherat

Les 24 heures du Mans 1923-1982/Aco/Teissedre/Braillon/Moity

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